La membrane épirétinienne
•Description :
La macula est la partie centrale de la rétine qui concentre 90% des photorecepteurs (essentiellement des cônes). Cette zone de 1mm de diamètre environ, assure la vision fine et précise et permet notamment la lecture.
Toute atteinte maculaire entraine une baisse d’acuité visuelle, des déformations de l’image (métamorphopsies) et une modification de la taille et de la couleur des objets.
La membrane épirétinienne est une fine pellicule qui tapisse la rétine au niveau de la zone de vision centrale (macula).
Cette membrane survient le plus souvent de façon spontanée (80% des cas) et touche environ 10% de la population après 60 ans.
Dans 20% des cas la membrane épirétinienne est secondaire à une déchirure rétinienne, un antécédent de décollement de rétine opéré, une inflammation oculaire (uvéite) ou une pathologie vasculaire rétinienne.
•Symptômes :
La membrane évolue lentement.
En se contractant elle est responsable d’un plissement de la rétine qui se traduit par une baisse d’acuité visuelle et une sensation de déformation des objets ou des lignes verticales ou horizontales.
En revanche le champ visuel périphérique est conservé et la membrane épirétinienne n’entraine pas de cécité de l’œil atteint.
•Diagnostic : La membrane épirétinienne est visible le plus souvent dès l’examen du fond d’œil. Une photographie couleur (rétinographie) est utile pour comparer les aspects pré et post opératoires.
Mais c’est la tomographie en cohérence optique (OCT) qui donne les renseignements les plus précis (étendue de la membrane, épaisseur de la rétine, état du vitré…) et permet de parfaitement suivre l’évolution post opératoire.
•Traitement : Il est chirurgical.
Une intervention peut est indiquée :
-lorsque la gêne visuelle s’aggrave, pour éviter que celle-ci ne devienne définitive.
-en cas de souffrance de la rétine.
Le corps vitré est retiré (vitrectomie) et la membrane enlevée avec une pince , un pelage de la superficie rétinienne est alors réalisé.
•Hospitalisation : L’intervention est réalisée habituellement sous anesthésie locorégionale et en secteur ambulatoire. Les patients vivant seuls ou trop éloignés de la clinique chirurgicale pourront bénéficier d’une courte hospitalisation.
•Évolution post-opératoire :Elle est habituellement indolore.
Une légère sensation de corps étranger peut être ressentie au cours des premiers jours.
Le traitement post opératoire se limite à l’instillation de collyres.
La reprise d’activité et la conduite seront possibles après une semaine environ.
•Résultats fonctionnels :
La vision s’améliore progressivement pendant plusieurs mois. Les déformations de l’image diminuent dans 80% à 90% des cas. Une amélioration de l’acuité visuelle est obtenue dans environ 75% des cas. Dans les autres cas la vision est au moins stabilisée.
Chez les patients non encore opérés de la cataracte on peut constater la survenue d’une opacification du cristallin dans l’année qui suit la vitrectomie.
Une intervention de la cataracte peut donc être nécessaire pour retrouver le bénéfice visuel obtenu après la chirurgie de la membrane.
Complications :
Elles sont rares, mais peuvent exister comme après toute chirurgie.
– Le risque infectieux : il est de 2 pour 1000 environ. L’infection peut être traitée efficacement par une injection intraoculaire d’antibiotiques mais peut parfois entrainer une perte de la fonction visuelle sévère.
– Le décollement de rétine. Il apparait dans 1 cas sur 100 environ, le plus souvent dans les trois mois suivant la chirurgie. Il nécessite une nouvelle intervention chirurgicale.
– Elévation de la pression intraoculaire ou réaction inflammatoire excessive nécessitant une adaptation du traitement local, par collyres le plus souvent.
Conclusion :
Les résultats de cette chirurgie sont bons dans la très grande majorité des cas avec une récupération fonctionnelle satisfaisante dans plus de 80% des cas.
En cas de membrane épirétinienne ancienne avec une acuité visuelle de départ basse, le résultat fonctionnel est parfois plus réservé. Chaque situation est unique.