Suis je opérable ?
La correction des troubles de la vision par laser n’a cessé de se perfectionner durant ces vingt dernières années. Il est possible de traiter l’ensemble des troubles:
Myopie : jusqu’à -10 dioptries
Hypermétropie : jusqu’à +6 dioptries
Astigmatisme : jusqu’à 4 dioptries
Presbytie : altération de la vision de près après 45 ans.
Prérequis :
•Examen complet incluant topographie
•Absence d’altération anatomique
•Cornée régulière
Epaisseur centrocornéenne satisfaisante
Faut il que ma vision soit stabilisée avant d’opérer ?
Cela dépends du trouble présenté.
En cas de myopie, la stabilisation de la réfraction à +/- 0,25D est recommandée
En cas de forte hypermétropie il en va de même.
Concernant la presbytie, cette condition n’est pas requise puisque le caractère évolutif est constitutif du trouble, cela peut donc évoluer jusqu’à 60 ans. L’intervention ne sera pas réalisée trop tôt non plus.
Quelle technique ?
La technique opératoire sera discutée lors de la consultation préopératoire.
Il existe trois techniques principales :
– PKR au laser Excimer
– LASIK
– SMILE
La PKR :
Première technique laser employée en 1987, la Photokératectomie Réfractive est réalisée à l’aide du laser Excimer.
Elle consiste à remodeler la cornée en appliquant directement le laser sur la surface de l’œil après ablation épithéliale à l’alcool durant quelques secondes.
La PKR est efficace pour corriger les myopies faibles ou moyennes jusqu’à -5 dioptries, les hypermétropies de jusqu’à +3 dioptries et les astigmatismes jusqu’à 3 dioptries.
Les inconvénients de l’opération PKR résident dans la récupération (douleur postopératoire) de 48 à 72 heures, temps nécessaire à la cicatrisation de l’épithélium.
L’avantage du laser Excimer de surface demeure l’absence de réalisation du capot cornéen.
Certains corps de métier (militaires, sportifs…) imposent cette technique. Elle fait donc office de référence.
Les suites opératoires sont plus longues que pour le LASIK ou le SMILE, la cicatrisation nécessite 3 à 7 jours, la récupération visuelle une semaine environ, reculant d’autant la reprise du travail.
Le LASIK :
Le Laser In Situ Keratomileusis est réalisé par deux lasers successifs en quelques minutes et sans douleur :
– Première étape : préparation du volet par laser femtoseconde
-Seconde étape : traitement
Cette technique permet de traiter l’ensemble des troubles de la vision et surtout utilisée en Presbytie par correction des facteurs d’asphéricité.
Elle permet une reprise d’activité professionnelle dès le lendemain avec des résultats fonctionnels rapidement obtenus.
Le risque de déplacement du volet existe, il est important de ne pas toucher au capot en se frottant les yeux en postopératoire.
Le SMILE :
Le SMILE (SMall Incision Lenticule Extraction) est la nouvelle génération de correction définitive de la myopie au laser sans découpe de la surface de la cornée, sans aucune douleur et sans yeux rouges.
Après la PKR (1987), le LASIK microkératome (1990), le LASIK avec laser Femtoseconde (2000), la technique de chirurgie SMILE permet de corriger la myopie sans retirer la couche superficielle de la cornée (PKR) et sans ouvrir la cornée (LASIK).
Depuis le premier cas réalisé en 2007 sur un œil humain en Allemagne par le Prof W. SEKUNDO, 1million de traitements ont été réalisés avec la technique laser SMILE.
Réalisée par un seul laser , l’intervention consiste à une préparation du lenticule par le laser femtoseconde VisuMax (Zeiss) d’environ 20s par œil puis l’ablation de ce lenticule par le chirurgien.
Son principal avantage est la rapidité de récupération visuelle et l’absence de douleur postopératoire permettant une reprise d’activité professionnelle au plus tôt.
Comment se déroule l’intervention laser?
L’opération se pratique sous anesthésie topique, c’est à dire avec de simples gouttes de collyres instillées quelques secondes avant l’intervention qui vont rendre l’oeil insensible.
Elle est donc totalement indolore pour le patient.
Après une détersion antiseptique soigneuse, le chirurgien place un colibri à paupières et positionne la tête sous le laser. A aucun moment le patient ne visualise les instruments. Seule une lumière est perçue durant l’intervention.
En fonction du type d’intervention pratiqué la procédure s’étends de quelques secondes à quelques minutes.
Quels sont les risques ?
Les lasers modernes sont rapides et sécurisés. Dans de rares cas , selon les techniques et l’importance des défauts corrigés, on peut rencontrer des inflammations modérées ou exceptionnellement une infection.
Un traitement par collyre adapté est alors prescrit.
Dans la majorité des cas ces anomalies régresseront.
Est ce pour la vie? Faudra t-il retoucher?
La duré d’efficacité du laser variera selon les techniques et l’importance des défauts corrigés.
Effectivement la myopie modérée est en général corrigée pour toujours.
Quant à la presbytie, l’efficacité du presbylasik excède rarement 10 ans.
Dans la majorité des cas une retouche est possible, même plusieurs années après.
Il faut laisser le temps à la première chirurgie de jouer pleinement son rôle et ne pas se précipiter à la retouche. Certaines procédures comme le presbylasik nécessitent plusieurs mois avant d’atteindre leur objectif de traitement, du fait de l’induction d’un remodelage progressif de la courbure cornéenne.
En cas de non volonté de retouche par le patient, une adaptation par lunettes ou lentilles de contact sera toujours possible.
Si je ne suis pas opérable au laser ?
Parfois le terrain anatomique ne permet pas d’intervenir sur la cornée.
Il existe alors d’autres solutions :
– Correction de forte myopie ou forte hypermétropie : IMPLANTS PHAKES
Il s’agit d’implanter un implant souple adapté aux paramètres biométriques de l’œil, dans le sulcus ciliaire, sans délabrement des tissus existants. Il corrigera l’astigmatisme, la myopie ou l’hypermétropie. Cette chirurgie est souvent pratiquée en cas de contre indication au laser. La tolérance des implants est bonne, durable dans le temps. Parfois il peut être nécessaire de les retirer.
– Correction de la presbytie :
Chirurgie du cristallin clair : PRELEX
Il s’agit d’une opération de cataracte avant que celle-ci ne se produise, avec implantation multifocale permettant d’obtenir une indépendance lunettes de loin et de près. Les modalités opératoires et les risques sont les mêmes que pour une procédure de cataracte classique.