Cataracte

Qu’est ce que c’est ?

Elle se traduit par l’opacification du cristallin.
Le cristallin représente 1/3 du pouvoir réfractif de l’œil (environ 20 dioptries).
La plupart du temps il s’agit d’un processus de vieillissement : cataracte sénile.
En France 70% des plus de 70 ans présente une cataracte.
Mais elle peut également être d’origine secondaire : Diabète, syndromique, post traumatique, iatrogène (cortisone).
Dans de rares cas elle peut être présente depuis l’enfance, on parle alors de cataracte congénitale.

Existe-t-il des formes différentes ?

Le cristallin est constitué de plusieurs couches qui s’apparentent un oignon dont le centre est appelé le noyau et la périphérie : le cortex. Il est contenu dans une enveloppe : la cristalloïde antérieure et la capsule postérieure du cristallin.
La classification dépends de la couche qui est concernée :
-Nucléaire
-Corticale
-Sous capsulaire
Elle peut également être de forme particulière : post-traumatique, par dessiccation (suite à une vitrectomie), polaire (souvent congénitale), par inclusions (secondaire à une pathologie de système), blanche (lorsque trop mure).

Quand faut il opérer ?

Lorsqu’elle représente une gène fonctionnelle qui peut être :

Baisse d’acuité visuelle (essentiellement de loin, le blanc est jauni)

Photophobie (gène à la lumière : éblouissement)

Diplopie (vision dédoublée)



Faut il attendre le stade maximal ?

Non, les études ont prouvé l’intérêt d’intervenir avant ce stade, afin de réduire les risques opératoires et d’améliorer la récupération visuelle postopératoire (moins d’inflammation, moins d’œdème, meilleur gain visuel). Pourquoi attendre lorsque l’on peut profiter d’une meilleure vision ?

Quelle technique opératoire ?

La phakoemulsification par microincision et implantation en chambre postérieure est la technique de référence depuis les années 1980. Elle a supplanté la technique par extraction extracapsulaire, qui est parfois utilisée sur des cas complexes.

Le cristallin cataracté est émulsifié par l’utilisation des ultrasons, au travers d’une incision cornéenne d’environ 2mm. Il est ensuite remplacé par un implant, calculé sur mesure grâce à la biométrie préopératoire.
Dans la majorité des cas, l’intervention dure une dizaine de minutes, sous anesthésie locale et en ambulatoire. Sauf exception les deux yeux ne sont jamais opérés le même jour.

Ces dernières années ont vu émerger de nouvelles techniques : le femtolaser cataracte, des nouveaux instruments à usage unique, des machines plus performantes, des implants plus techniques (nouveaux matériaux, nouvelles prouesses réfractives) visant une indépendance lunettes.

Le laser femtoseconde dédié à la cataracte (FLACS)

Relativement récent et de plus en plus utilisé, il permet de préparer la phakoémulsification en réalisant de manière automatisée et sécurisée, l’accès au cristallin.
Il est réalisé en début d’intervention, selon des paramètres définis en préopératoire par le chirurgien. Garant de la sécurité et de la reproductibilité, il ne dure que quelques secondes. Cf vidéo(chaine youtube)
Le chirurgien réalise ensuite l’ablation du cristallin selon les découpes réalisées par le laser.
Il ne suffit pas encore à réaliser l’intégralité de l’intervention mais vient en support aux techniques actuelles.

Quel implant pour mon œil ?

Le calcul de l’implant est réalisé lors de la consultation préopératoire et permet au chirurgien de discuter avec son patient des différentes possibilités : correction de l’astigmatisme, de la presbytie, définir la vision préférentielle, s’adapter au terrain. Il est calculé sur mesure par biométrie oculaire et varie donc d’un patient à l’autre.

Quel matériau ?
Les matériaux modernes sont essentiellement constitués d’acrylique et sont extrêmement durables dans le temps.

Y a t-il un risque de rejet ?
Non, il n’y a pas de risque de rejet.

Ou fixe t-on l’implant ?
L’implant est habituellement placé dans le sac capsulaire qui est préservé par le chirurgien durant la phakoemulsification. En cas de complication il peut être positionné dans le sulcus ciliaire ou bien fixé à l’iris ou à la sclère.

L’implant Monofocal :
Il ne corrige qu’une seule focale (soit de loin/soit de près), la focale non corrigée devra être compensée par le port de lunettes en postopératoire.

L’implant Multifocal :
Il permet d’obtenir une vision nette à plusieurs focales et d’obtenir une indépendance lunettes en corrigeant donc la vision de loin ainsi que celle de près. Il existe différents multifocaux selon la technologie employée (voir article sur multifocaux)

• L’implant Torique :
En cas d’astigmatisme important, ce type d’implant permet de corriger celui-ci. Il peut être monofocal ou multifocal.

Position de l’implant dans le sac capsulaire

Implant intraoculaire multifocal visualisé le lendemain de l’opération

Quels sont les risques ?

Bien qu’il s’agisse de l’intervention la plus pratiquée (environ 1 million par an en France), toute chirurgie implique un risque, bien que faible.
Le risque opératoire : hémorragique, rupture capsulaire : 0,1%. Reprise chirurgicale possible.
Le risque infectieux : endophtalmie est très faible environ 0,1%, cette complication sera traitée par antibiothérapie en milieu hospitalier.

Quand récupérer la vision ?

La récupération visuelle est généralement rapide en quelques jours, même souvent dès le lendemain.
Cela dépends du stade de maturité de la cataracte et de l’état de la cornée.
En cas d’implantation multifocale, il peut être nécessaire d’intervenir sur l’autre œil afin d’obtenir une vision binoculaire satisfaisante.
De plus, la récupération visuelle peut être plus longue car cela nécessite une neuro adaptation au mécanisme de l’implant, qui varie selon les cas.